Syrie - Q&R - Extrait du point de presse

Q – Le ministre a déclaré hier que l’hypothèse de crimes de guerre n’est pas exclue à Idlib. Si c’est le cas que compte faire Paris ? Y a-t-il une démarche onusienne prévue ?

R – La France est préoccupée par l’évolution de la situation à Idlib. Nous regrettons que les pays qui se sont volontairement portés garants de la désescalade ne soient pas parvenus à s’accorder sur un cessez-le-feu. Une offensive d’ampleur à Idlib entraînerait des conséquences désastreuses. Elle engendrerait une nouvelle catastrophe humanitaire et migratoire majeure puisqu’elle pourrait directement menacer les trois millions de civils que dénombre le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU dans la région.

Nous n’écartons pas le risque de crime de guerre car les bombardements constatés ces derniers jours de la part du régime et de la Russie nous font craindre le pire pour les populations civiles.

Nous sommes particulièrement vigilants face à la perspective d’un emploi renouvelé d’armes chimiques par le régime syrien. Comme l’a rappelé le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, la France continuera à faire respecter ses lignes rouges en matière d’emploi des armes chimiques et se tiendra prête à agir en cas d’utilisation avérée et à usage létal de ces armes en coordination étroite avec ses plus proches partenaires. En tout état de cause, la France continuera de se mobiliser avec ses partenaires pour lutter contre l’impunité d’emploi des armes chimiques et des crimes de guerre ou contre l’humanité commis en Syrie.

Nous appelons dès lors les garants d’Astana à continuer leurs discussions pour préserver le cessez-le-feu. La France soutient à ce titre les appels au dialogue du Secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial Staffan de Mistura, ainsi que leurs demandes de protéger la population civile.

Comme l’a rappelé le Président de la République, la seule issue crédible et durable au conflit syrien est une solution politique inclusive, négociée et acceptable par l’ensemble des parties, sous l’autorité des Nations unies et conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

publié le 05/05/2022

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